FreeMobile : combien ça coûte ?

Le 10 janvier 2012

Etrangement, FreeMobile ne propose pas de calculette permettant d'estimer les économies que l'on pourrait réaliser en migrant chez Free. OWNI l'a fait, et on a compris pourquoi : les clients déjà engagés chez un autre opérateur sont en effet pénalisés.

Le lancement des forfaits FreeMobile fait exploser les statistiques de fréquentation des sites d’information, qui multiplient les articles et donnent à cette couverture médiatique tous les atours d’une énorme campagne de promotion gratuite (voir Free frime).

MaJ : Désireux de savoir combien un abonné pourrait économiser (#oupas) en migrant dès aujourd’hui chez FreeMobile, OWNI a de son côté créé une petite calculette afin de pouvoir comparer ce qu’un abonné (soumis à une durée d’engagement de 12 ou 24 mois -et au-delà des services associés, ou de la question du renouvellement du mobile) paiera à son opérateur actuel, et ce que coûterait, frais de résiliation compris, de passer dès aujourd’hui chez FreeMobile.

MaJ bis : devant la pression populaire, en commentaire, nous rajoutons également le forfait à 2€ (ou à 0€ pour les abonnés Freebox) que nous n’avions pas initialement mentionné dans la calculette, conçue pour aider ceux qui voulaient opter pour le forfait à 15,99/19,99€ tout en étant engagé chez un autre opérateur, et parce que nous pensions bêtement qu’on n’avait pas besoin d’OWNI pour faire des multiplications par deux.

MaJ ter : malgré les nombreux commentaires accusant OWNI d’être vendu aux concurrents de Free, nous refusons d’évoquer dans la calculette ceux qui n’ont pas de durée d’engagement. Pourquoi ? Parce qu’ils n’ont pas besoin de calculette pour savoir combien FreeMobile leur fera économiser, encore faut-il apparemment le préciser : cette calculette ne sert qu’à estimer combien vous coûtera le fait de quitter votre opérateur actuel si vous êtes soumis à une durée d’engagement, tout simplement. Nous pensons que les gens sont suffisamment intelligents pour ne pas avoir besoin de nous pour savoir si, en fonction de leurs consommations et forfaits, l’offre de FreeMobile est plus intéressante pour eux, #oupas.

En vertu de la loi Châtel, trois cas de figures se présentent : si votre période d’engagement est de 12 mois, vous êtes tenus de payer la totalité des mois restants. Par contre, si la durée est de 24 mois, vous devez certes payer l’intégralité de la première année, mais seulement le quart des mensualités de la seconde année.

On découvre ainsi qu’un abonné qui se serait engagé pour 12 mois n’a donc a priori aucun intérêt économique à passer chez Free d’ici la fin de sa période d’engagement : il devra de toute façon payer à son opérateur l’intégralité des mois restants. De même, un abonné ayant souscrit un forfait de téléphonie mobile à 25€, et qui ne serait pas déjà client des forfaits Internet Free, paiera plus cher en souscrivant à l’offre FreeMobile qu’en restant chez son opérateur jusqu’à la fin de son engagement. Quand bien même il serait déjà abonné chez Free, il ne ferait d’économies que s’il lui reste moins de 14 mois d’engagement : au-delà, l’offre FreeMobile, frais de résiliation compris, lui reviendra plus cher.

Les titulaires d’abonnements à 30€ qui ne sont pas déjà abonnés à l’offre Internet de Free n’économiseraient eux aussi que 13€ s’il leur reste 5 mois d’engagement, 32€ pour un an. Par contre, s’il leur reste plus de 14 mois d’engagement (ou 17 s’ils sont déjà clients chez Free), la migration vers FreeMobile leur reviendrait plus cher que de rester chez leur opérateur actuel…

Diviser la facture par deux ?

A contrario, plus le montant du forfait est élevé, plus les économies à réaliser sont importantes, et encore plus si l’abonné est déjà chez Free. Le titulaire d’un abonnement à 56€ pourrait ainsi espérer économiser 110€ s’il lui reste 5 mois d’engagement, 266€ s’il lui reste un an, mais seulement 27€ s’il vient tout juste de s’abonner (et, respectivement 130, 313 et 123€ s’il est déjà client de Free).

Un comparatif réalisé en octobre dernier montrait que les offres “quadruple play” (internet + télévision + téléphonies fixe + mobile) revenaient, sur 24 mois, entre 1627€ (Numéricable) et 2758€ (Orange). En l’état, l’abonnement à l’offre “triple play” de Free plus l’abonnement à FreeMobile revient, lui, à 1248€ (ou 1128€ sans la téléphonie mobile illimitée depuis la FreeBox, ou 912€ avec le forfait à 2€).

La différence est certes importante, et si FreeMobile peut effectivement permettre de “diviser par deux la facture de téléphonie mobile“, comme Xavier Niel s’y était engagé, l’offre de Free ne permet donc pas forcément pour autant de diviser par deux la facture de ce que coûtent l’ensemble de nos télécommunications (MaJ 2 : sauf à opter pour le forfait “light” à 2€).

Les autres opérateurs étant susceptibles de revoir leurs offres pour répondre à FreeMobile, afin de faire baisser la facture, il n’est donc pas forcément urgent de se précipiter. “19,99 euros, c’est notre prix et l’on souhaite que nos concurrents viennent s’aligner sur le marché“, a déclaré ce matin Xavier Niel. La course est lancée. On attend avec impatience la concurrence…



MaJ : PS : plusieurs commentaires soulignent que notre calculette ne prend pas en compte le forfait à 2€, le coût de l’achat à crédit et/ou subventionné du mobile, des services associés, ou encore de ceux qui n’ont pas d’engagement. C’est tout à fait vrai : nous ne prétendons pas avoir réalisé la calculette ultime, mais un outil permettant de se faire une idée du prix de la téléphonie mobile, telle que Free vient de la redessiner, et pour ceux qui -la majorité- ont un forfait avec une durée d’engagement. Pour ce qui est des services associés (3Go de datas, sans filtrage de ports, notamment), on attend la réponse des autres opérateurs. Pour ce qui est de l’achat de mobiles, la question reste à creuser, les iPhone 4S coûtant apparemment plus cher acheté “à crédit” via FreeMobile que directement sur Apple…

Application “Calculette” développée par James Lafa et Anne-Lise Bouyer.

Full disclosure : Xavier Niel est actionnaire, à titre personnel, de la SAS 22Mars, maison mère d’OWNI, mais #OSEF.

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